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Comment gérer le manque d'eau au potager ?
Qui l'eut cru? Après les trombes d'eau et les inondations désastreuses de l'année dernière, le ciel reste désespérément vide. Les citernes et autres tonneaux sont vides, pas de système d'irrigation ni de raccordement à l'eau de ville... les jardiniers sont comme soeur Anne, ils ne voient rien venir sur le radar de la météo, les sols se dessèchent jour après jour. Dans mon village il n'est tombé que 23,2 mm d'eau au cours des deux derniers mois. En 2016, nous en avions reçu 85,7. Les années précédentes également. Pour pallier à ce problème, je me suis mis à chercher des solutions. Des solutions locales pour mon potager car je ne peux malheureusement pas influer sur le climat. Il y a de par le monde des régions bien plus sèches que la mienne et on y cultive quand même. J'ai donc rassemblé les astuces suivantes.
Dry farming - l'agriculture sans irrigation
Le dry farming (ou agriculture sans irrigation) est une méthode de culture qui permet de cultiver sans avoir recours à l'irrigation là où les ressources en eau sont rares et les précipitations inférieures à 50 mm par an. Ce n'est certainement pas le cas chez nous mais les techniques que l'on y applique peuvent être utilisées chez nous lorsque les pluies se font désirer.
Au secours, il ne pleut plus
Les légumes, tout comme les autres plantes, ont besoin d'eau pour germer, croître et fructifier. L'eau leur est également nécessaire pour absorber les nutriments dont ils ont besoin. Que faire lorsque cette dernière vient à manquer?
Cultiver sans irrigation ne veut pas dire que l'on cultive sans eau. Il s'agit en fait de cultiver avec des ressources en eau limitées et utiliser ces dernières au maximum de leur capacité.
Objectifs
Avant même d'entamer la saison au potager, il faut se fixer des objectifs si l'on veut cultiver en cas de pénurie.
- Récupérez toute l'eau que vous pouvez.
- Choisissez des cultures ou des variétés résistantes à la sécheresse
- Augmentez les distances entre vos semis, moins il y a de légumes au m², mieux c'est.
- Empêchez l'évaporation de l'eau apportée en abondance au cours des mois d'hiver.
Astuces
Voici quelques exemples de pratiques à adopter si vous souhaitez cultiver malgré le manque d'eau.
- Apportez au moins 1 cm de matière organique à votre sol sous forme de compost bien mûr ou de fumier. Procédez en deux fois : un cm au début du printemps et un deuxième en automne. 1 big bag d' 1 m³ (1000 L ou une quinzaine de sacs de 60 L) de compost suffit à amender un potager de 50 m². Veillez à acheter un compost de qualité garanti sans adventices. Les composts provenant de centrales de traitement des déchets sont souvent remplis de semences. Et vous devez savoir que les adventices puisent l'eau présente dans le sol lors de leur germination. .
- Paillez vos plantes. Le paillage permet de maintenir l'humidité dans le sol et fait office d'isolant. Les variations de température du sol resteront constantes. Le paillage peut être réalisé avec du compost bien mûr sans adventices, de la paille, des feuilles, de la tonte de pelouse, du carton... Si vous optez pour le compost, évitez de le mettre en contact avec les tiges de vos plants qui pourraient pourrir. Le paillage protège également le sol du vent sec et du soleil brûlant.
- Enlevez un maximum d'adventices. Elles entrent en compétition avec vos légumes lorsqu'il s'agit d'absorber de l'eau ou des nutriments, surtout lorsqu'ils se font rares. Otez les à la main lorsqu'elles mesurent entre 5 et 8 cm avant qu'elles ne deviennent trop gourmandes. Vous pouvez aussi biner. Le binage travaille le sol en surface et expose les racines des adventices, ce qui les fait dépérir. Laissez les adventices au sol, elles formeront ainsi un paillage qui protégera vos cultures. Ne laissez en aucun cas les adventices former des semences au risque de vous retrouver envahi.
- Binez légèrement le sol. Une terre légèrement travaillée absorbe mieux l'humidité qu'un sol couvert d'une croûte de terre séchée. Pailler vous permet d'éviter ce travail qui doit être effectué régulièrement. Un sol bien meuble absorbe jusqu'à 70% d'eau de plus en cas de pluie. Si vous ne paillez pas, travaillez votre sol entre 5 à 8 cm de profondeur après chaque pluie.
- Utilisez une grelinette pour travailler votre sol. Vous aérerez ainsi votre terre sur 25 cm, ce qui lui permettra d'absorber plus d'eau en profondeur pour vos plantes. Ces dernières pourront ainsi former un système racinaire plus profond. Ne travaillez pas votre sol s'il est trop humide ou trop sec. L'automne est la période idéale. La croissance des adventices est ralentie car les températures diminuent. N'hésitez pas à recouvrir ensuite d'une couche de compost (voir ci-dessus).
- Nous voulons tous récolter un maximum de légumes. Mais lorsque l'on dispose d'un sol sablonneux qui se dessèche vite ou que l'on a des ressources limitées en eau, il vaut mieux espacer les distances de plantation. Multipliez les distances de plantation mentionnées sur les fiches de culture de notre site par 1,5 et vous augmenterez vos récoltes. Moins de plantes signifie plus de réserves d'eau disponibles dans le sol pour celles qui restent. Il vaut mieux récolter 50 carottes de belle taille que 100 carottes rachitiques.
- Optez pour des variétés hâtives. Il y a toujours plus d'eau dans le sol au début de la saison. Prévoyez plus de pommes de terre hâtives que de tardives, ou préférez semer des choux-fleurs très hâtifs. Cliquez sur l'onglet légumes pour retrouver toutes nos fiches de culture. Faites vos semis à l'intérieur, là où vous avez un accès plus aisé à l'eau même s'il s'agit de cultures que l'on sème généralement en place. Il est tout à fait possible de repiquer des haricots.
- Cultivez des variétés naines ou miniatures. Je pense notamment aux tomates 'Tiny Tim' qui se cultivent facilement en pot ou aux mini concombres 'Iznik', aux carottes 'Parijse Markt'. Légumes plus petits = feuilles plus petites, fruits plus petits et consommation en eau réduite. A moins d'avoir une grande famille, on se retrouve de toute façon souvent avec un grand concombre défraîchi dans le frigo parce qu'on n'a pas eu l'occasion de le consommer à temps. Récoltez plus vite. Je récolte mes brocoli lorsqu'ils font la taille d'une grosse orange. Ils ont plus de goût et s'ils viennent à manquer d'eau, ils vont de toute façon monter.
- Eclaircissez plus vite après avoir semé. Lorsque les conditions sont idéales, on éclaircit les oignons, la salade à couper ou les carottes lorsqu'on peut déjà les consommer sous forme de ciboule par exemple. Laissez les pousses les plus robustes et éliminez les autres sans remords.
- Ne tardez pas à récolter. Faites-le lorsque le légume est à point ou juste avant. Ainsi la plante ne continuera pas à consommer de l'eau qui pourrait servir pour une autre culture. De plus, elle risque de durcir et de perdre en saveur.
- Si possible, utilisez un système d'arrosage en goutte à goutte que vous recouvrirez de paille afin d'empêcher l'évaporation.
- Il vaut mieux arroser copieusement 1 fois qu'un peu chaque jour. Les racines des plantes suivent l'eau. Arrosez le matin au pied de vos plants sauf si vous craignez de mouiller les feuilles. Dans ce cas, arrosez le soir. Vos plantes auront ainsi le temps de sécher avant la nuit tombée et ne seront pas brûlées par le soleil.
- Récupérez un maximum d'eau. Faites un thé de compost en mêlant à parts égales de l'eau et du compost bien mûr. Ce mélange très riche sera directement assimilé par les plantes, contrairement aux engrais séchés. N'oubliez pas que les plantes "boivent" leur nourriture.
- Protégez votre potager du vent à l'aide d'une haie naturelle. Cette dernière ne doit pas nécessairement être composée d'arbustes. il peut s'agir de tournesols ou de topinambours. A défaut, le voile de forçage est également une solution pour éviter le dessèchement.
- La dernière solution ne s'applique pas aux personnes qui n'ont qu'un petit potager. Il s'agit de laisser tout ou partie du potager en jachère pour permettre à l'eau de retrouver un niveau acceptable. Cette technique est également utilisée dans les systèmes de culture sans irrigation en combinaison avec le paillage.
Voilà, plutôt que de me plaindre du manque d'eau, j'ai préféré rechercher des informations et des astuces pour y remédier. Je serai ainsi mieux préparé l'année prochaine si les conditions météo sont semblables.
Bisous, Tom