FEVRIER, tous dans les starting blocks………!
Le mois de février est enfin arrivé, à la grande joie de tous les jardiniers. Et par jardinier, j'entends non seulement ceux qui ont la chance de disposer d'un grand terrain mais également ceux qui doivent se contenter d'un espace plus restreint, que ce soit chez eux ou dans un jardin communautaire, voire d'un balcon et de quelques pots ou jardinières. Quelle que soit la place dont on dispose, il y a toujours moyen de faire pousser quelque chose.
Nous sommes tous impatients d'entamer la nouvelle saison au potager. Il suffit de voir les posts dans les divers groupes sur FacEbook, chacun y va de sa photo de sachets de semences, fier de présenter sa nouvelle collection printemps-été/automne-hiver, impatient de procéder aux semis pour ensuite partager les photos de ses récoltes.
Les jardiniers ne demandent qu'à commencer, ils n'en peuvent plus de cette longue attente insupportable. Ils veulent se salir les mains, triturer la terre, planter, semer, en un mot : revivre.
Certains ont d'ailleurs déjà commencé dans leur serre et présentent fièrement les photos de leurs serres ou tunnels tous plus beaux les uns que les autres ainsi que leurs préparatifs.
D'autres encore s'y sont mis déjà en décembre. Ils ont semé leurs piments, poivrons, aubergines, etc dans une serre chauffante ou un ancien aquarium et travaillent avec des lampes chauffantes ou des lampes de croissance.
Les uns estiment qu'il est trop tôt, les autres qu'il est trop tard pour procéder de la sorte. Entre-temps, moi qui étais fermement opposé à cette méthode, j'ai changé d'avis car je me suis rendu compte de ses nombreuses possibilités. Il suffit d'ailleurs de regarder les photos ci-dessous pour s'en rendre compte (la première est de Nicole Newby et la deuxième de Debje Deborah ). Leurs plants ne font-ils pas envie?
Les autres amateurs de poivrons, piments, tomates et aubergines commencent tout doucement à s'y mettre. Pour eux, le mois de février est idéal pour les semis de ce type. Mais j'ai également pu voir, dans les fils de discussion, des photos montrant fièrement des pots où commencent à pousser des betteraves, des laitues et autres légumes…
On dirait que le signal du départ a été donné. Les gens n'en peuvent plus d'attendre et se sont lancés dans les semis. "Tant pis si ça rate, on recommencera le mois prochain" ai-je pu lire. "Quel gaspillage" disait un autre, "c'est beaucoup trop tôt".… et les débats ont repris de plus belle. "Il y a bien assez de semences dans un sachet pour faire des expériences et, qui sait, ça va peut être marcher". C'est compréhensible. Qui n'a pas ressenti cette tension, ce besoin de vérifier chaque semaine où en sont les semis, est-ce qu'ils commencent à pointer le bout du nez? Ce ressenti est unique, différent de l'émotion que l'on ressent lorsque les semis pointent dehors au potager. Ces semis à l'intérieur donnent un sentiment de proximité, une sensation de bonheur, de fierté, chacun s'émerveille de cette vie qu'il a contribué à se développer.
Malgré toutes ces divergences d'opinion, certains semis sont possibles en février (comme vous pouvez le constater en cliquant sur ce lien). Des jardiniers sèment dans des caisses en polystyrène recouvertes de verre, d'autres en pleine terre. Et d'autres encore, comme moi, rongent leur frein en améliorant la terre de leur potager avec des amendements.
Auparavant, je me procurais tous les ans du fumier de vache. C'est tout ce qui était disponible à l'époque et je dois avouer que je n'en connaissais pas d'autre. Par la suite, j'ai entendu parler du fumier de cheval. Il suffisait d'en faire un tas et de le laisser reposer 4 mois pour qu'il se transforme en un fumier d'excellente qualité. Bien que le fumier de cheval ne soit, à mes yeux, efficace que pendant une année, c'est un fumier qui chauffe bien, contrairement au fumier de vache qui est plus froid et dont l'action est plus longue dans le temps. E quand je n'arrive pas à me procurer de fumier, je répands des granulés de fumier de vache séché à la main.
Chaque année, en février, je sème également des fèves, à condition que le temps le permette. Il faut simplement que le sol ne soit plus gelé. Les fèves sont résistantes et supportent facilement des températures légèrement négatives. L'avantage de ce semis précoce, c'est que les plants se développent ainsi plus vite et souffrent moins des attaques de pucerons.
D'après les indications mentionnées sur les sachets de semences, on peut procéder au semis de carottes d'été dès le mois de février. Une chose est sûre, les carottes résistent mieux au froid qu'à la sécheresse.
Bien sûr, tout cela dépendra de la région où vous habitez. Il fait moins froid dans l'ouest de la Belgique et de la Bretagne que dans les Ardennes ou en montagne.
Personnellement, j'attends début mars pour semer mes carottes car on peut alors semer de nombreux légumes en pleine terre à cette période comme la laitue, les choux, les petits pois, les mangetout...N'ayant pas de serre, je continue donc à patienter. J'ai bien une couche froide mais, comme son nom l'indique, il y fait aussi froid que dehors et je préfère donc attendre le mois de mars.
Et en parlant de carottes, s'il y a une culture qui m'a donné bien du fil à retordre, c'est bien celle-là. Alors que rien n'égale le goût des jeunes carottes fraîchement récoltées au jardin, elles sont souvent infestées de mouches qui pondent leurs oeufs au pied des jeunes plantules. Lorsque la larve éclot, elle se fraie un chemin dans la jeune racine et y crée des galeries, ruinant ainsi parfois toute une récolte.
Je me refuse à pulvériser toute forme d'insecticide et j'ai donc dû trouver une autre parade. On m'a parlé de poivre répandu entre les graines, de compagnonnage avec les oignons ou les poireaux, de tagètes à planter entre les rangs de carottes et dont l'odeur repousserait les mouches. J'ai tout testé mais sans grand résultat.
En ce qui concerne les tagètes, toutes les variétés ne sont pas efficaces. Apparemment, les variétés à fleur simple seraient plus efficaces que les doubles mais vu le manque de succès dans mon jardin, j'avoue que je n'ai pas poussé mes expériences plus loin. Même les semences de carottes spéciales Fly Away, supposées repousser les mouches, n'ont eu aucun effet. J'ai donc acheté, sur les conseils d'autres jardiniers, un filet anti insectes. Je le place à la verticale autour des carottes (voir photo ci-dessus) et laisse le haut découvert. Le filet fait 1 m de hauteur et comme les mouches de la carotte ne volent de toute façon pas à plus de 60 cm de hauteur, il leur est donc impossible de passer au-dessus du voile. Et même si l'une d'entre elles réussissait à passer lors de grosses rafales de vent, eh bien tant pis. Cette année, j'ai enfin réussi mes carottes, même si cette méthode rend le nettoyage entre les rangs un peu plus compliqué...
En ce moment, il ne fait pas encore très chaud, le ciel est souvent plombé mais dès que le soleil fera son apparition, la fièvre du semis nous reprendra tous. Ce sera, pour beaucoup, le signal que l'hiver est terminé bien qu'il ne faut pas oublier qu'il ne se termine que le 21 mars et qu'il peut encore bien geler d'ici là, de jour comme de nuit. La neige elle-même n'est pas à exclure, février étant souvent le mois le plus froid. Mais courage, on commence à voir le bout du tunnel !
Profitons de cette période de préparatifs pour faire le tri dans nos semences. Comme tous les ans, je me rends compte que j'en ai beaucoup trop mais quelle importance! Le jardinage est une véritable drogue mais contrairement aux autres, c'est une addiction qui ne fait de tort à personne !
Qui ne s'est jamais émerveillé de voir surgir d'une graine minuscule une merveilleuse petite pousse verte. Une de mes préférées dont je ne me lasse pas, c'est une variété de tagète ancienne dont je vous mets la photo ci-dessous :
Je vais clore ce petit billet d'humeur en souhaitant à tous les jardiniers une excellente saison et d'abondantes récoltes et à ceux qui ont déjà commencé je dirai: "Amusez-vous bien et profitez de cette saine occupation". N'est-ce pas d'ailleurs le plus important, se délasser et déstresser au jardin? Et si un semis rate, pas grave, on resème et c'est reparti pour un tour.
L'important, c'est de ne pas se décourager et de ne pas baisser les bras. Il faut parfois semer jusqu'à 4 fois de la laitue avant de voir les graines germer. Et c'est souvent lorsqu'on pense que les graines ne sont plus bonnes et qu'on est sur le point de les jeter que les petites pousses se décident enfin à sortir. Et on se retrouve alors avec 60 laitues au lieu des 15 initialement prévues...
Tout ne se déroule pas toujours comme prévu. Le jardinage est loin d'être une sinécure, la météo n'est pas toujours favorable non plus mais la patience est une vertu et je suis persuadé qu'avec de la persévérance, cette année sera une réussite.
(n'hésitez pas à consulter les calendriers potagers sur astucesaupotager. Vous y trouverez toutes les infos sur les semis à effectuer mois par mois. Et s'il vous manque des semences ou du matériel, rendez-vous sur la boutique en ligne )
Wim Boers.